Différentes situations sont traitables par laser vasculaire :
La couperose est une affection assez fréquente, se caractérisant par l’apparition sur le visage de vaisseaux de diamètres variables. Quand ceux-ci sont de petites tailles, on parle d’érythrose et quand ils sont de tailles plus importantes de couperose.
C’est une affection qui est relativement gênante sur le plan social, d’une part par l’aspect rouge du visage mais également par des phénomènes vasculaires fréquemment associés, que l’on appelle les flushs. Il s’agit de l’accentuation brusque de cette rougeur, en rapport avec différents facteurs qui peuvent être le changement de température, le stress, l’émotion et la consommation d’alcool.
Classiquement la couperose était traitée par électro-coagulation, qui apportait une réponse partielle mais parfois satisfaisante. Actuellement, on fait de plus en plus souvent le choix du laser qui permet un traitement moins douloureux, plus rapide, plus efficace et avec un risque moindre de cicatrice.
Il existe 3 différents lasers vasculaires : laser KTP 532 nm, laser Nd : YAG 1064 nm et laser à Colorant Pulsé 595 nm (LCP).
Le choix du laser dépendra principalement du diamètre des vaisseaux mais également de la taille de la surface à traiter. Il est souvent nécessaire d’associer plusieurs types de laser dans la même séance afin de traiter des vaisseaux de différentes tailles. Par exemple, les vaisseaux situés sur les ailes du nez résistent souvent au laser KTP et LCP et doivent être traités par laser YAG. En revanche seul le laser Colorant Pulsé en mode «purpurique» est efficace sur les érythroses très fines.
La séance : Le patient vient non maquillé sans avoir appliqué de crème anesthésiante qui diminuerait l’efficacité du traitement dans cette situation. Il lui sera posé des lunettes de protection pendant toute la durée de la séance. Celle-ci dure environ un quart d’heure et le patient ressent lors des impacts des petites sensations de brulure ou de coups d’élastiques.
Les suites : Selon le type de laser et la procédure appliquée, le patient peut présenter dans un œdème des joues et des paupières, de petites ecchymoses voire quelques microcroutes. Cette gène sans conséquence peut persister quelques jours.
Les risques cicatriciel sont extrêmement modérés : de petites cicatrices cupuliformes de 1 à 2 mm de diamètre peuvent survenir après traitement des ailes du nez par laser YAG, en cas de surdosage.
Les résultats : L’idéal est d’entreprendre un traitement de l’ensemble des zones pathologiques pour avoir un résultat satisfaisant, stable, durable.
Les angiomes stellaires et les angiomes rubis sur le visage ou sur le tronc peuvent être facilement traités par laser KTP 532 nm même s’ils sont en nombre.
Les angiomes veineux de la lèvre inférieure (tache bleutée) pourront eux être traités par laser Nd :Yag 1064 nm.
L’érythrosis colli résulte de la surexposition chronique du cou au soleil. Avec les année la peau du cou devient rouge (erythrosique) et prend un aspect « peau de poulet ». Le traitement est possible avec une belle amélioration soit par laser à colorant pulsé, soit par lumière pulsée (IPL) 560nm en plusieurs séances.
Les varices et les télangiectasies sont les aspects les plus fréquents de la maladie veineuse chronique. Le caractère inesthétique des télangiectasies ou varicosités entraîne une demande thérapeutique esthétique.
Tout traitement sera précédé d’un examen phlébologique avec échodoppler veineux pour dépister une insuffisance veineuse profonde. Il faut toujours traiter de la profondeur vers la superficie.
Différents traitements sont envisageables : La sclérothérapie et les lasers vasculaires.
Les microscléroses restent le traitement de référence. Il s’agit de la réalisation de petites injections d’un produit (le plus souvent l’Aetoxysclerol®) à l’intérieur des petits vaisseaux pour permettre une destruction de la paroi veineuse. Les suites sont légères : inflammation, rougeur, œdème et ecchymose. Les effets secondaires sont rares : phlébite, ulcère cutané par surdosage, cicatrice, caillot, pigmentation séquellaire par dépôt de fer.
Le but du traitement par laser est de créer un dommage relatif par photocoagulation de ces vaisseaux, tout en épargnant les tissus environnants. Différents appareils sont utilisables selon le diamètre et la profondeur des vaisseaux :
Le laser Nd-YAG 1064 nm
Ce laser est le plus utilisé pour traiter les varicosités des membres inférieurs car il a un grand pouvoir de pénétration. Ce laser reste douloureux même avec l’utilisation de système de refroidissement cutané. Il est peu absorbé par la mélanine donc permet de traiter des peaux mates.
Le laser à colorant pulsé
Seules les varicosités de faibles calibres et superficielles sont traitables par Laser à colorant pulsé, en utilisant des énergies élevées. Le risque d'hyperpigmentation, transitoire, mais durable sur plusieurs mois, est important, de l'ordre de 20% à 40%.
Le laser KTP 532 nm
Les bonnes indications du laser KTP sont relativement restreintes en phlébologie : télangiectasies essentielles des jambes ; varicosités de calibre inférieur à 0,7 mm situées dans le derme superficiel ou moyen sans aucune veine d'alimentation, souvent après des séances de sclérose ; le « matting », tache angiomateuse de la face interne des genoux, faite de vaisseaux rouges, apparue souvent après des scléroses. Les contre-indications sont les peaux bronzées et les phototypes élevés.
Répétition des séances : Le délai entre 2 séances sera de 4 à 6 semaines selon les cas. L'efficacité est inconstante : Il est impératif de proposer un test préalable.
La douleur : Les impulsions du laser provoquent une sensation de chaleur et de picotements. Ces effets sont intensifiés en cas de calibre vasculaire plus important.
Les suites immédiates sont marquées par une rougeur avec un aspect de gonflement sur le trajet des vaisseaux traités quelques minutes après le laser. Un aspect de griffure linéaire peut persister trois à quatre semaines, parfois suivie de fines croûtelles qui sont à respecter. L'amélioration s'observe à retardement et les résultats sont souvent meilleurs à distance du traitement (3 mois).
Les risques : Hématomes, et thrombus peuvent survenir en général sur des varicosités de calibre important, et sont transitoires. Les dyschromies sont les effets secondaires les plus fréquents, et les cicatrices sont rares et souvent en rapport avec un surdosage accidentel.
Les angiomes plans (taches de vin) sont des anomalies vasculaires congénitales rares pouvant siéger en tout point du tégument et dont le préjudice esthétique est très différent selon leur localisation. Les lasers à colorant pulsés constituent aujourd’hui la technique de choix du traitement des angiomes plans et devraient, en raison de leur innocuité, être utilisés en première intention dans tous les cas. C’est particulièrement vrai chez l’enfant où ils sont seuls autorisés conformément à l’étude d’évaluation menée par l’ANAES en 1998.
Le but du traitement est de provoquer la destruction des vaisseaux sanguins en surnombre dans cet angiome par un procédé thermique (chaleur) tout en respectant les tissus sains, donc sans cicatrice. Il s’agit d’un traitement long qui nécessite plusieurs séances espacées de quelques mois. Il n’est pas possible de prévoir exactement le nombre total de passages nécessaires (pouvant dépasser 10) ni le résultat final. L’éclaircissement de l’angiome se fait progressivement mais aboutit rarement à une disparition totale surtout si le traitement est débuté tardivement. En effet, l’âge de début du traitement représente certainement un facteur important du pronostic.
Parfois, même après un bon résultat visible on peut observer une certaine récidive de cet angiome car le processus de cicatrisation a tendance à fabriquer des nouveaux vaisseaux (néoangiogénèse) aussi on commence à proposer, après la séance, des crèmes qui empêcheraient ce processus (études en cours).
La douleur : Les impacts laser sont assez douloureux et peuvent nécessiter une anesthésie locale par application de crème anesthésiante 2 heures avant la séance ou par injection d’anesthésique locorégionale. Pour les très jeunes enfants une anesthésie générale de courte durée reste souvent obligatoire.
Les suites : un purpura (comme un hématome) apparaît immédiatement et dure en général une douzaine de jours. Un œdème apparaît au bout de quelques heures et dure 3 à 4 jours. Quelques croûtes peuvent apparaître au bout de quelques jours mais elles s’éliminent spontanément à condition de ne pas les arracher. Ces suites sont souvent non douloureuses mais impressionnantes.
Les soins après la séance : des pulvérisations d’eau thermale et des applications de crème apaisante ou cicatrisante sont recommandées. Un maquillage-camouflage est autorisé afin de permettre une vie sociale convenable et une protection solaire par écran total reste indispensable dans les suites du traitement.
Cotation : la nomenclature de la sécurité sociale correspond au décret publié au J.O. du 28.02.1998 et tient compte du type d’appareil et de la surface à traiter. Pour cette prise en charge votre médecin remplira une demande d’entente préalable.
Les lasers vasculaires du cabinet :